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Vous êtes opticien lunetier, qu’est-ce qui vous a incité à développer Greenfib ?

Il y a une quinzaine d’années, je suis allé plusieurs fois en Afrique et j’emmenais les anciennes lunettes de mes clients dans un dispensaire, en brousse. Je trouvais intéressant que les lunettes puissent resservir plutôt que de traîner dans des fonds de tiroir. Mais il y avait une limite, car même si une monture peut être réutilisée, elle termine forcément sa vie cassée ou abîmée, et reste donc un déchet. Je me suis demandé pourquoi rien n’était pensé pour un objet qui finalement est planétaire et concerne absolument tout le monde puisque, a priori, on a tous deux yeux ! Sur un vol retour Dakar-Paris j’ai écrit un projet et arrivé en France j’ai regardé ce qui existait. Différents essais avaient été faits, mais rien ne correspondait totalement à ce que j’imaginais : un produit strictement biosourcé, qui n’entre pas en concurrence avec l’alimentation humaine ou animale, qui soit réalisé dans un écosystème local et enfin, je voulais que la matière puisse être recyclable. Je suis allé voir le laboratoire Valagro à Poitiers avec mon projet et ils ont accepté de travailler sur le sujet. Nous avons mis deux ans et demi pour élaborer la matière, trouver l’ensemble des ingrédients, des dosages, des granulométries, et intégrer des paramètres qui me permettaient d’obtenir la certification “conformité en lunetterie” pour Greenfib. J’ai fini par déposer le brevet en 2011.

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